QVT et Covid-19 : retour sur cette année 2020

16 mars 2020.

Pour beaucoup d’entreprises, cette date a été le début d’une réinvention. Le confinement a certes freiné le développement de nos activités, mais en matière de qualité de vie au travail, nous avons constaté un avant-après Covid-19 dans l’organisation des entreprises et la prise en compte de l’humain. Laura Ellak, Fondatrice d’ilyCoach et Julien Hirszman, Responsable des Opérations de la jeune pousse, ont tenu à faire une rétrospective de cette année folle avec son lot de bouleversements en matière de bien-être des équipes !

 

Avant confinement : une forte culture de la performance

 

Dans certaines organisations où il fait bon vivre et travailler -Décathlon, Mars, Google, pour ne citer qu’elles-, l’individu a toujours été placé au centre des préoccupations. Leur développement passe avant tout par le bien-être et l’épanouissement des collaborateurs. 

Au micro d’Europe 1, Xavier Rivoire, directeur de la communication chez Decathlon, reconnaît bien volontiers que ce n’est pas tous les jours facile : « Il y a des jours où on arrive fatigué le matin, les tâches peuvent être ingrates ou répétitives. Mais l’objectif c’est qu’une fois la journée entamée, il y ait une véritable émulation au sein des équipes. » Pour ce faire, le management est structuré autour d’événements : team-building, activités sportives entre collègues… De quoi renforcer les liens. 

Chez Google, l’enjeu est double : faire gagner du temps aux salariés et stimuler leur créativité, avec la mise en place de services tels qu’une blanchisserie ou la réparation de vélos. On notera que le confort des salariés est une priorité avec l’accès à un espace de relaxation et des capsules dédiées à des mini-siestes réparatrices. 

Aucun code vestimentaire n’est imposé, des repas gastronomiques à volonté sont fournis sur place, les déplacements entre le lieu de travail et le domicile sont entièrement pris en charge, les animaux de compagnie acceptés, et les congés parentaux allongés. Une salle de sport est également accessible sur le site !

Reste qu’avant la crise, ces entreprises étaient encore trop rares pour en faire une généralité et un pré requis managérial. Cette tendance se confirme dans la formation des salariés. Selon une infographie CEGOS*, le Top 5 des formations les plus suivies en 2019 étaient liées aux sujets suivants :

  • la bureautique et l’informatique 
  • le management des équipes et des Hommes 
  • la finance, la gestion et la comptabilité 
  • le commercial et la relation client 
  • les RH, la gestion du personnel.

Il est clair qu’avant la crise, la grande majorité des entreprises étaient surtout axées sur les performances des équipes, plutôt que sur l’aspect humain.

 

Au coeur de la crise : l’humain au centre des préoccupations 

 

Les salariés Français sont passés par une forte période d’inquiétude et de stress quant à l’impact de la crise sur l’avenir de leur société et de leur activité -c’est d’ailleurs toujours le cas pour certains-. « Le confinement a clairement mis à mal l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, qui devient de plus en plus difficile à trouver. Certains salariés plus extravertis peuvent souffrir du manque de rapport avec leur équipe. L’enjeu majeur pour une entreprise est de trouver des leviers afin de maintenir le lien en confinement. », s’accordent à dire Laura et Julien.

 

Des formations plus « humaines » et adaptées

 

Pendant la crise, les salariés ont donc eu besoin de se recentrer sur eux-mêmes et sur leur propre bien-être ! 88 % des entreprises ont ainsi ajusté leur offre pour pouvoir continuer à former leurs salariés.** La majorité des formations, déjà prévues avant la crise, ont basculé en ligne. Parmi les 3 formations les plus demandées en entreprise, on retrouve des problématiques adaptées à la situation :

  • Bien télétravailler
  • Gestion du stress
  • Piloter des projets à distance.

La mise en place de cellules d’écoute s’est également fortement développée au sein des entreprises. Ces dernières permettent d’apporter une aide psychologique dans cette période difficile, mais aussi d’informer et d’accompagner les salariés vers des solutions appropriées. 

La fondatrice d’ilyCoach témoigne : « Nous sommes heureux d’avoir pu former des collaborateurs du groupe Sage au programme « Bienveillance ». Cette formation a consisté à apporter les outils et méthodes nécessaires à une équipe dédiée, sélectionnés par l’entreprise pour répondre au mieux aux besoins des collaborateurs et proposer des moments d’écoute attentive à ceux qui ont besoin de soutien. ».

 

Des offres 100 % en ligne adaptées aux entreprises

 

Au regard des chiffres et fort de leur expertise, il a paru évident à Laura et Julien de proposer une prise en charge complète et adaptée. Effectivement, pendant le confinement :

  • 75 % des salariés ont déclaré souffrir de l’isolement ;
  • 67 % se sentaient plus stressées ;
  • 53 % se disaient épuisés émotionnellement.***

Tendance constatée avec les retours et confidences des différentes entreprises et personnes suivies par ilyCoach : « J’ai été éprise de profondes angoisses à l’annonce du confinement, étant seule dans un petit appartement, cette épreuve me semblait insurmontable. Les actions mises en place par mon entreprise notamment les ateliers en gestion du stress m’ont aidé à comprendre mes émotions et  appréhender plus sereinement la suite… » , témoigne une collaboratrice de la célèbre startup Triller. 

Julien Hirszman, Responsable des Opérations, revient sur les besoins auxquels il était primordial de répondre :

  • Veiller au mieux-être mental et émotionnel des collaborateurs accompagnés ;
  • Proposer des activités sportives et/ou ludiques pour maintenir le lien entre les équipes ;
  • Accompagner les collaborateurs et les managers dans l’exercice du télétravail et de la gestion vie pro/vie perso.

 

Le boom du sport en entreprise

 

Le confinement a été une véritable prise de conscience pour beaucoup de collaborateurs, qui ont de plus en plus besoin de pratiquer une activité physique. Les cours de sport en ligne et hebdomadaires ont ainsi été largement plébiscités pour l’ensemble des salariés. Grâce au confinement 81% des Français ont encore plus envie de faire du sport en 2021. L’activité physique reste donc encore une fois la résolution n°1 de cette nouvelle année.****

Ce constat a pu être observé par Adéline Brossard, Responsable Formation chez Direct Assurance et cliente ilyCoach, avec une hausse considérable de la participation des salariés aux séances de sport organisées en visio passant ainsi de 253 participations en 2019 à 1 025 en 2020. 

 

En quête de légèreté et de bon temps…

 

Le virus a totalement bouleversé le quotidien de millions de salariés Français, qui reconnaissent ne plus voir leur travail de la même manière. Après une année rythmée entre confinement et déconfinement, les salariés sont avides de moments conviviaux. Tendance partagée et confirmée par les dirigeants d’ilyCoach : « Pour renouer avec ses équipes et redonner du sens commun, nous pensons qu’il est indispensable d’organiser des moments conviviaux et moins formels. »

Laura et Julien ont ainsi reçu de nouvelles demandes de team building : ateliers créatifs, événements digitaux en tout genre (cours de cuisine, visio quiz, blind test, escape games à distance etc.). Afin de s’adapter aux contraintes du déconfinement et continuer sur la lancée des activités virtuelles développées par le télétravail, ils ont également mixé distancielle et présentielle pour les entreprises qui le permettaient. L’opportunité aussi pour les dirigeants de souvent passer des messages d’encouragements et de remerciements pour leur salariés en introduction ou en conclusion des team building. 

 

Qualité de vie au travail : quelle perspective ?

 

« D’une manière générale, nous avons senti que les dirigeants et services RH s’étaient davantage investis que l’année dernière, avec la mise en place de plus d’initiatives de prévention en faveur de la qualité de vie au travail. Néanmoins, il ne s’agit pas seulement de l’addition d’actions ponctuelles. La QVT doit s’inscrire dans la durée, avec un suivi des collaborateurs tout au long de l’année ». Il semble donc nécessaire de redoubler d’ingéniosité pour offrir un cadre de travail plaisant à ses collaborateurs : politiques RH plus souples, formations renforcées, espaces de travail collaboratifs… 

En 2020, Julien et Laura déclarent avoir dispensé près de 2000 interventions, soit 50% de plus que l’an passé : 

  • Formations autour de la Gestion du Stress et Efficacité professionnelle en télétravail (48%)
  • Team building digitaux (18%)
  • Ateliers sportifs (34%)

Parmi elles, 94 % ont été réalisées en visioconférence, avec un taux de remplissage des séances presque 2 fois supérieur par rapport à l’année précédente.

À l’heure de l’anxiété liée au coronavirus, du stress, de la difficulté à trouver un bon équilibre vie professionnelle et vie personnelle, de la surcharge et de la sous-charge de travail, la majorité des salariés Français s’attendent à ce que tout ne redevienne pas comme avant après la crise. Alors si toutes les entreprises n’envisagent pas le même degré de changement, il semble pertinent d’engager toute démarche à l’écoute des salariés en intégrant la dimension numérique. 

Les nouvelles générations déclarent aspirer à autre chose que la mise en place de « mesures servant à cacher la plaie ». Le bien-être au travail est une problématique que beaucoup revendiquent par le biais de mesures ponctuelles, superficielles et peu concluantes : séance de team building annuelle, salle de jeux et de repos… Il s’agit pourtant d’un enjeu bien plus complexe que cela !

Aujourd’hui, les salariés sont en réelle quête d’autonomie et d’épanouissement personnel. Chaque entreprise devrait ainsi construire une politique managériale durable et structurée, adaptée à ses particularités et aux attentes des collaborateurs. 

Même si le chemin est encore long, la démarche de progrès est en marche puisqu’aujourd’hui, la qualité de vie au travail devient un domaine indispensable à maîtriser, quelle que soit la taille et la renommée de l’entreprise. Le confinement a permis à 55 % des Français de faire le point sur le sens de leur profession, dont 61 % des 18-24 ans*****.  Avec des salariés plus que jamais en recherche de sens, une qualité de vie optimale est l’un critère de choix pour recruter de nouveaux talents et retenir les actuels.

Sources :

* : tendances-pme-et-formation-2019

** Coronavirus : la formation, propulsée dans l’ère du numérique

*** : les-premieres-lecons-de-la-crise-my-happy-job

**** : Etude Gymlib sur le sport en confinement – décembre 2020

***** : Etude sur la QVT menée par Monster – mai 2020.